Service militaire ou film d’horreur ? Les mesures d’envoi des conscrits dans l’armée ont été renforcées

Dans le velayat de Lebap, dans l’est du Turkménistan, la saison de conscription d’automne a commencé le 1er octobre 2023. À cet égard, une semaine plus tard, le 6 octobre, des représentants du bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire ont renforcé les mesures visant à envoyer les jeunes citoyens au service militaire obligatoire. Les jeunes convoqués auparavant ont été prévenus : s’ils ne se présentent pas volontairement au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire, la police les emmènera et les remettra à une unité militaire. Et ceux qui ont plus d’argent et souhaitent différer leur service de six mois auront besoin d’un pot-de-vin de 500 dollars américains.

Rappelons que le service militaire obligatoire au Turkménistan est obligatoire. La conscription dans l’armée et le transfert dans la réserve ont lieu deux fois par an : d’avril à juin et d’octobre à décembre.

Les catégories de conscrits ayant des problèmes de santé doivent se rendre à l’hôpital municipal de Turkmenabat. Mais ils n’offrent qu’une place gratuite dans un lit d’hôpital, et tout le reste : médicaments, nourriture aux frais du citoyen.

« Le gouvernement n’est même pas en mesure de soigner un citoyen qui servira l’État pendant deux ans », a déclaré à Radio Azatlyk une source proche du dossier.

Parallèlement à la situation actuelle, la corruption est endémique dans les bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires. Pour les jeunes qui souhaitent reporter leur service de 6 mois, un pot-de-vin de 500 dollars leur est facturé, et pour ceux qui souhaitent envoyer leur enfant dans de meilleures conditions dans l’armée, le prix est de 200 dollars de pot-de-vin. De plus, pour placer un enfant au service de sa ville natale, selon des sources anonymes, le prix d’un pot-de-vin peut même atteindre 7 000 dollars. En outre, les autorités tentent désormais d’envoyer les enfants de l’école dans les rangs des forces armées du Turkménistan immédiatement après l’obtention de leur diplôme. La cause de cette ruée n’est pas claire.

Ce n’est un secret pour personne : servir dans l’armée du Turkménistan rappelle de plus en plus un film d’horreur. En effet, outre les problèmes d’approvisionnement des soldats, les interruptions de la fourniture de nourriture et de services médicaux, des bizutages, des cruautés envers les soldats et des violences surviennent dans les unités militaires, qui blessent gravement ou privent complètement les militaires de la vie. Mais pourquoi avons-nous besoin d’une armée qui ramène chez elle non pas un soldat prêt à servir, mais une personne handicapée ?

Les rapports gouvernementaux incluent systématiquement des postes de dépenses liés à la logistique de l’armée et à l’amélioration des conditions de vie des soldats, mais personne ne mentionne les véritables problèmes rencontrés par le personnel militaire dans les unités militaires. Il est même effrayant d’imaginer ce que le régime dictatorial offrira à quiconque ose exprimer publiquement ces problèmes.