Le 25 août 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé son inquiétude quant aux activités de la branche Khorasan de l’Etat islamique et considère le groupe Khorasan comme « la menace terroriste actuelle la plus grave en Afghanistan et dans les pays voisins d’Asie centrale ».
Dans le rapport du Conseil de sécurité de l’ONU sur les menaces posées par l’Etat islamique, le nombre de militants de ce groupe (ainsi que les membres de leurs familles) est estimé entre 4 000 et 6 000 personnes. Ce chiffre dépasse les données publiées précédemment sur le nombre de membres de l’Etat islamique en Afghanistan. En outre, le Conseil de sécurité de l’ONU déclare que « le groupe terroriste ISIS et ses affiliés continuent de constituer une menace sérieuse dans les zones de conflit et dans les pays adjacents à ces zones ». Le rapport indique que les capacités opérationnelles de l’État islamique d’Irak et du groupe Levant-Khorasan ont augmenté et que ses attaques contre les talibans et les cibles internationales sont devenues plus sophistiquées.
Par exemple, l’attaque la plus meurtrière de l’Etat islamique dans la région a eu lieu le 30 juillet 2023, lors du congrès du parti Jamiat Ulema-e-Islam (Assemblée des religieux islamiques) au Pakistan. L’incident a fait au moins 63 morts et plus de 100 blessés. Le groupe a également revendiqué l’attentat à la bombe de la semaine dernière à Kaboul. À la suite de l’attaque terroriste, deux personnes ont été tuées et une autre blessée.
Ali Ahmad Jalali, professeur à l’Université de la Défense nationale de Washington, a déclaré au service afghan de RFE/RL que l’Etat islamique opère désormais de la même manière que les talibans agissaient avant l’arrivée du mouvement au pouvoir en Afghanistan. Qu’ils perçoivent des tributs et des impôts auprès des gens, font passer de la drogue en contrebande, gagnent de l’argent grâce à l’exploitation minière illégale, menacent la population et se livrent au crime organisé.
Selon un article de la radio kazakhe Azattyk : la branche afghane de l’EI a déjà été surnommée en Occident « ISIS-Khorasan ». Ce groupe s’est annoncé pour la première fois en 2015. Et bien que les principaux domaines d’activité de l’organisation soient l’Afghanistan et le Pakistan, l’ancienne province du Khorasan couvre traditionnellement les territoires du Turkménistan, de l’Iran, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan actuels. Le quartier général de l’Etat islamique-Khorasan est situé dans la province de Nangarhar, dans l’est de l’Afghanistan. En janvier 2016, le Département d’État américain a inscrit l’EI-Khorasan sur sa liste d’organisations terroristes.
Dans le même temps, le mouvement taliban, qui contrôle l’Afghanistan, a considéré comme infondé le rapport du Conseil de sécurité de l’ONU sur les menaces que représente l’Etat islamique depuis l’Afghanistan pour le monde. Selon eux, « quiconque fait de telles déclarations infondées soit n’a aucune information, soit renforce le moral de Daesh, qui s’enhardit par ce type de propagande et provoque l’instabilité dans la région ».
Les talibans ont également souligné que les sanctions unilatérales de l’ONU et d’autres parties contre l’Afghanistan, ainsi que le gel des avoirs, sont la principale raison de la situation humanitaire difficile dans le pays, qui a eu un impact négatif sur la vie des Afghans ordinaires. C’est pourquoi le responsable taliban Zabihullah Mujahid a exigé sur sa page Twitter un changement urgent de la situation afin de ne pas perturber la stabilité.
