Répression des journalistes indépendants en Asie centrale : comment les régimes dictatoriaux « s’en tiennent » à la liberté d’expression

Une campagne brutale contre les journalistes indépendants se poursuit au Tadjikistan. Au moins huit journalistes ont été arrêtés et condamnés au cours des deux dernières années sur la base d’accusations que leurs familles et leurs collègues considèrent comme étant fabriquées de toutes pièces et politiquement motivées. Parmi les personnes condamnées figurent des noms aussi connus que Muhammad Sulton, Zavkibek Saidamini et Abdullo Gurbati. Les journalistes de Current Time l’ont rapporté.

Muhammad Sulton, blogueur indépendant, aurait été condamné à sept ans de prison. Il est connu pour ses critiques à l’égard des autorités, notamment concernant les actions du gouvernement dans la région du Haut-Badakhshan. Zavkibek Saidamini et Abdullo Gurbati ont également été lourdement condamnés pour leurs activités journalistiques, qui traitaient souvent de questions sociales et économiques. Des organisations de défense des droits de l’homme telles que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Radio Liberty soulignent que ces arrestations et ces lourdes peines visent à réprimer toute forme de dissidence et de journalisme indépendant dans le pays. Les familles des condamnés expriment leur profonde inquiétude quant à la santé de leurs proches et au fait que des aveux ont été extorqués sous la pression et la torture.

Ces affaires font partie d’une campagne plus large visant à supprimer la liberté d’expression au Tadjikistan. Les autorités parviennent à contrôler l’espace d’information, ne permettant pas d’opinions alternatives ni de critiques. Au Tadjikistan, les journalistes et les blogueurs travaillent dans la crainte constante de représailles, ce qui complique encore davantage leur travail et leur capacité à couvrir des sujets importants pour la société.
Selon le CPJ, les journalistes arrêtés sont soumis à des tortures physiques et psychologiques, et sont également sous la pression constante des autorités, ce qui rend quasiment impossible l’exercice de leurs activités professionnelles. Les publications et médias indépendants locaux sont également confrontés à des blocages et à des restrictions, ce qui aggrave encore la situation de la liberté d’expression dans le pays. Ces évolutions inquiètent vivement la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains, qui continuent d’appeler les autorités tadjikes à cesser de harceler les journalistes et à respecter les droits à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.

Ajoutons qu’au Turkménistan, la situation des journalistes et militants indépendants n’est pas meilleure. Malgré les appels internationaux au respect de la liberté d’expression, les autorités du pays renforcent leur contrôle sur l’espace d’information et utilisent des mesures répressives contre ceux qui tentent de mettre en lumière les véritables problèmes du pays.
Un exemple frappant est celui de Nurgeldy Khalykov, un journaliste indépendant arrêté et condamné à plusieurs années de prison. Khalykov est connu pour ses documents critiques sur la situation sociale et économique au Turkménistan. Il a été accusé de « discrédit de l’État » et de « diffusion de fausses informations ». D’autres journalistes, comme Saparmamed Nepeskuliev et Guvanchyn Guvanchev, ont également été arrêtés et maltraités en raison de leurs activités professionnelles. Nepeskuliev a été arrêté après avoir publié des documents sur la corruption et les violations des droits de l’homme dans le pays, et Guvanchev a été pris pour cible en raison de ses enquêtes indépendantes.
Méthodes de traque
Les autorités du Turkménistan utilisent diverses méthodes pour réprimer le journalisme indépendant. Il s’agit notamment de violences physiques, de pressions psychologiques, de fausses accusations, de longues peines de prison et d’un accès limité aux avocats et aux proches. Dans des conditions de censure stricte et de blocage d’Internet, les journalistes indépendants sont contraints de travailler dans des conditions où leur vie et leur liberté sont constamment menacées.

Cependant, des organisations internationales de défense des droits humains telles que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Amnesty International ont condamné à plusieurs reprises les mesures répressives des autorités turkmènes et ont appelé à la libération immédiate de tous les journalistes injustement détenus. Cependant, malgré ces appels, la situation du pays reste critique. Le Turkménistan, avec la Corée du Nord et l’Érythrée, fait partie des pays où les restrictions à la liberté d’expression et de la presse sont les plus sévères. Les répressions brutales contre les journalistes indépendants sont une preuve évidente du contrôle total de l’État sur toutes les sphères de la vie et de l’absence de véritables droits et libertés pour les citoyens.