Pas plus de 20 % : les migrants vivant en Russie ne peuvent pas inscrire leurs enfants à l’école

Les migrants originaires des pays d’Asie centrale qui vivent et travaillent à Moscou ont de plus en plus de difficultés à inscrire leurs enfants dans les écoles locales. Même si elles disposent de tous les documents nécessaires, leurs candidatures sont souvent rejetées. Les écoles expliquent cela par le manque de places libres ou refusent tout simplement sans préciser de raisons précises. Radio Azatlyk l’a rapporté.

Il semblerait que de nombreux enfants migrants restent sans éducation pendant plusieurs années. Certaines mères se trouvant dans cette situation se tournent en désespoir de cause vers l’aide du président du Kirghizistan, Sadyr Japarov, tandis que d’autres sont contraintes de renvoyer leurs enfants dans leur pays d’origine. L’une de ces mères, Vénus du Kirghizistan, tente depuis plusieurs années en vain d’inscrire son fils à l’école, alors qu’il devrait déjà être en quatrième année par âge. Cette année, elle n’a pas non plus pu inscrire sa plus jeune fille en première année, alors qu’elle disposait de tous les documents nécessaires. Vénus explique que le dépôt d’une candidature via une application spéciale se solde par un refus en quelques heures seulement. Elle a rassemblé tous les documents requis, notamment des traductions de passeports et une carte médicale, mais se heurte toujours à des refus. En désespoir de cause, elle s’est tournée vers le président du Kirghizistan pour obtenir de l’aide.

D’autres migrants d’Asie centrale connaissent des problèmes similaires. Maral du Kazakhstan a également reçu plusieurs refus d’inscrire son fils à l’école, malgré l’approche de l’année scolaire. Elle exprime de profondes inquiétudes à ce sujet et ne sait pas vers qui se tourner.

L’avocat Mirlan Toktobekov, qui fournit une assistance juridique aux migrants en Russie, souligne que les refus d’admettre des enfants migrants à l’école sont souvent associés à des sentiments xénophobes. Selon lui, il existe une consigne tacite selon laquelle le nombre d’enfants migrants dans les classes ne doit pas dépasser 20 %. Cela est particulièrement visible dans les grandes villes comme Moscou, Saint-Pétersbourg et Ekaterinbourg. Certains parents, fatigués des refus constants, renoncent à scolariser leurs enfants, ce qui les amène à prendre du retard dans leurs études. Toktobekov donne l’exemple d’une jeune fille de 13 ans qui n’a pas pu aller à l’école pendant plusieurs années. Finalement, avec l’aide d’avocats, elle n’a pu être inscrite qu’en 2e année.

Entre-temps, l’ambassade du Kirghizistan en Russie rapporte que tous les recours concernant le refus d’admettre des enfants migrants à l’école sont soigneusement examinés, même s’ils notent qu’il y a peu de plaintes de ce type et que le problème n’est pas encore répandu.