Au Turkménistan, de plus en plus de citoyens sont confrontés à des retards dans l’obtention de passeports internes, ce qui rend leur vie bien plus difficile. Comme on l’a appris, même les adolescents de 16 ans qui sont tenus par la loi d’obtenir un passeport attendent plusieurs mois, voire un an, pour obtenir le document. Les autorités officielles évoquent quant à elles le manque de formulaires, mais le problème est bien plus profond. Radio Azatlyk l’a rapporté.
Beaucoup pensent que les retards dans la délivrance des passeports sont dus aux tentatives des autorités de contrôler l’exode de la population. La situation est aggravée par les difficultés économiques qui poussent les gens à émigrer. Les jeunes, immédiatement après avoir reçu leur passeport, demandent un passeport étranger pour quitter le pays, ce qui crée d’énormes files d’attente. Pour obtenir rapidement un passeport interne (en une semaine ou moins), vous devez payer un pot-de-vin pouvant atteindre 200 dollars.
La corruption dans le pays est ancrée à tous les niveaux. L’obtention d’un passeport étranger est un processus complexe : sans pot-de-vin, les gens doivent attendre de plusieurs mois à deux ans. De plus, les citoyens sont souvent contraints de vendre leur propriété afin de payer l’obtention des documents nécessaires.
Au Turkménistan, parler du bien-être de la population n’a plus de sens lorsque même les conditions fondamentales garanties par la Constitution ne sont pas respectées. En réalité, les gens n’ont pas droit à une vie normale : ils ne peuvent pas obtenir librement les documents nécessaires, ils n’ont pas accès à une éducation de qualité ni à des soins médicaux et le droit de circuler est limité. Même les élections, qui devraient par essence être le reflet de la démocratie, sont devenues une formalité au Turkménistan. Le vote aux élections présidentielles n’est ni objectif ni démocratique et la volonté réelle des citoyens est ignorée. Le pays a mis en place un système dans lequel toute interaction avec les agences gouvernementales nécessite un pot-de-vin, sans quoi les droits fondamentaux restent inaccessibles.
Le Turkménistan est embourbé dans la corruption, qui contrôle littéralement la vie des citoyens à tous les niveaux. Cela les prive de la possibilité de faire valoir leurs droits et viole les principes fondamentaux de liberté et de justice consacrés tant dans les documents internationaux que dans les lois du pays.