Le 31 juillet, une délégation turque dirigée par le ministre turc de l’Énergie et des Ressources naturelles, Alparslan Bayraktar, s’est rendue au Turkménistan. Le président turkmène Serdar Berdimuhamedov a reçu l’invité de haut rang et les négociations ont porté sur la coopération énergétique entre les deux pays. C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse officielle TDH.
Le principal sujet de discussion était le transport du gaz turkmène vers la Turquie et son approvisionnement ultérieur en Europe. Le président Berdimuhamedov a confirmé la volonté du Turkménistan de poursuivre la coopération avec la Turquie dans le secteur énergétique, ce qui implique de renforcer la coopération dans la construction d’infrastructures et le lancement de nouveaux projets énergétiques.
La partie turkmène a présenté à l’invité des plans pour la construction d’une centrale électrique combinée sur la côte de la mer Caspienne. La mise en service de cette centrale, dont la construction a débuté à l’automne 2023, permettra l’exportation d’électricité vers les pays voisins et la Turquie.
Le même jour, la délégation turque a rencontré des représentants de la société d’État « Turkmengéologie » et du ministère de l’Énergie du Turkménistan. La partie turque a proposé des opérations minières conjointes, notamment l’extraction de minéraux à Koytendag et de minéraux rares dans la baie de Garabogaz.
Cependant, malgré cette évolution apparemment positive, il convient d’évaluer de manière critique l’approche des autorités turkmènes en matière de coopération économique et d’investissement. Le Turkménistan, qui dispose d’importantes réserves de gaz naturel, est confronté depuis de nombreuses années à des difficultés pour assurer un approvisionnement stable en gaz vers les marchés étrangers. L’efficacité de la gouvernance et de la transparence dans ce domaine reste discutable.
Un aspect important est le contrôle strict exercé par le gouvernement du Turkménistan sur l’économie et les ressources énergétiques. Le monopole d’État et les processus bureaucratiques opaques rendent difficile l’attraction des investissements étrangers et réduisent l’efficacité de l’exploitation des ressources naturelles. Les problèmes constants de réglementation monétaire et de corruption affectent également le climat d’investissement dans le pays.
La situation politique au Turkménistan est particulièrement critique. Selon Murad Kurbanov, leader du mouvement d’opposition « Choix démocratique du Turkménistan », le pays est en réalité dirigé par Gurbanguly Berdimuhamedov, et son fils Serdar n’est qu’une « couverture » exauçant les souhaits de son père. Kurbanov estime que, sous le patronage de son père, Serdar restera au pouvoir pendant au moins cinq ans.
Gurbanguly Berdimuhamedov lui-même promeut activement des projets de vente de ressources primaires, comme le gaz, le pétrole et les métaux, pour soutenir le régime du Turkménistan. Il voyage à travers le monde et propose ces ressources à divers pays, dont Dubaï, la Russie et la Turquie. Aujourd’hui, le régime du Turkménistan connaît une grave pénurie de fonds, car une partie importante du budget est consacrée à la construction de la ville fantôme d’Arkadag, ce qui entraîne des réductions de fonds pour d’autres postes budgétaires.
Kourbanov a également souligné que Gurbanguly construit des mosquées pour des centaines de millions de dollars parce qu’il croit qu’il va bientôt mourir et veut laisser derrière lui un monument sous la forme de la ville d’Arkadag et de la mosquée où il a l’intention d’être enterré. Ainsi, pour résoudre de nombreux problèmes financiers, Alparslan Bayraktar a été invité, à qui il a été proposé de prendre toutes les ressources que le Turkménistan pourrait exporter : pétrole, gaz, électricité.
En général, l’économie du Turkménistan est devenue une source de soutien pour les économies de la Turquie, de la Chine, de l’Iran et d’autres pays. La plupart des exportations du pays reposent sur des matières premières, laissant l’économie nationale dépendante des marchés étrangers. Kurbanov souligne que Gurbanguly utilise les richesses du pays en matières premières pour son enrichissement personnel, sans demander l’avis du peuple turkmène. Mais ce devrait être l’inverse. L’idée même d’une coopération entre le Turkménistan et la Turquie dans le secteur énergétique présente un potentiel important, mais sa mise en œuvre nécessite des réformes fondamentales au Turkménistan. Et ils doivent commencer par la branche la plus haute du pouvoir.