Esclavage du crédit : le Turkménistan empêche ses débiteurs de voyager à l’étranger

Au Turkménistan, les citoyens qui ont contracté un emprunt bancaire se heurtent à un nouvel obstacle : ils ne sont pas autorisés à partir à l’étranger. Les autorités renforcent le contrôle sur la sortie de la population, et désormais ceux qui ont des prêts ne peuvent pas quitter le pays tant que les dettes ne sont pas entièrement remboursées. Les correspondants de Radio Azatlyk l’ont rapporté.

On sait que le problème est particulièrement aigu pour les habitants des zones rurales, comme dans la région des Balkans, où le chômage et les catastrophes naturelles obligent les gens à chercher du travail à l’étranger. De nombreux citoyens contractent des emprunts pour payer leur voyage et couvrir les frais d’obtention de visas, mais leurs projets sont ruinés lorsque les agents de l’immigration bloquent leur départ. Ceux qui ont des dettes envers les banques sont inclus dans les listes des « personnes autorisées à voyager ». Certains citoyens qui ont déjà réussi à acheter des billets et même à obtenir des visas sont confrontés au fait que leur passeport est confisqué à l’aéroport.

La situation s’aggrave également en raison du manque de transparence de la part des autorités. On n’explique pas aux gens pourquoi ils sont « interdits de voyager » jusqu’au moment où ils sont sur le point de s’envoler. Les exigences bureaucratiques ne font que se compliquer : auparavant, les voyages nécessitaient des garants parmi les employés des agences gouvernementales qui n’avaient pas de prêt, ce qui était déjà pratiquement impossible. Désormais, même le remboursement des prêts ne garantit pas la liberté de mouvement.

Cette crise n’est qu’une des nombreuses manifestations de la politique des autorités turkmènes, qui renforcent de plus en plus leur contrôle sur les citoyens. Le manque de stabilité économique, la pénurie d’emplois et la multiplication des restrictions créent des conditions insupportables pour la population. Les gens sont obligés de contracter des emprunts pour répondre à leurs besoins essentiels, mais ils en paient le prix en perdant la possibilité de se déplacer librement. Cette attitude envers ses propres citoyens porte atteinte à toutes les normes de l’État de droit. Le Turkménistan, où les droits officiels ne sont garantis que sur le papier, prive en réalité les citoyens de leur liberté de choix et de mouvement. Lorsque l’État ne fournit pas un soutien économique et social adéquat, il prive essentiellement ses citoyens de la chance d’un avenir meilleur.